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Institut sur les données

Engagement du chef de la direction de BlackNorth : un pas vers la fin du racisme envers les Noirs

john And Wes 1

La nécessité de s’attaquer au racisme systémique envers les Noirs et d’accroître la diversité et l’inclusion au sein des entreprises et des conseils d’administration au Canada fait désormais partie des priorités dans le monde des affaires. John Graham, directeur général principal d’Investissements RPC, a récemment eu une conversation virtuelle avec Wes Hall, entrepreneur, expert en gouvernance, philanthrope et fondateur de l’initiative BlackNorth. L’organisation s’efforce d’éliminer les obstacles systémiques à l’avancement des collègues noirs, en veillant à ce que les communautés noires, partout au Canada, sachent que des possibilités d’emploi s’offrent à elles et en créant des occasions pour les groupes sous-représentés. M. Hall est également le fondateur de Kingsdale Advisors, un chef de file des services et conseils aux actionnaires, et il est le président fondateur du Canadian Council of Business Leaders against Anti-Black Systemic Racism.

john And Wes 1

Investissements RPC fait partie de plus de 300 organismes qui ont signé l’engagement de BlackNorth visant à mettre fin au racisme systémique. Nous nous sommes notamment engagés à embaucher 5 % de nos étudiants en stage au Canada dans la communauté noire et à offrir une formation contre le racisme. Nous avons invité M. Hall à nous donner son point de vue sur la façon dont les entreprises canadiennes et la communauté des investisseurs peuvent mieux faire avancer la cause de l’égalité et de l’inclusion.

Le texte qui suit comprend des extraits modifiés de cette conversation.

« Un esprit d’affaires comme solution à un problème social »

John Graham : Vous avez lancé BlackNorth en juin dernier. Qu’est-ce qui a provoqué sa création?

Wes Hall : Au moment du meurtre de George Floyd, mon équipe et moi nous employions à gérer nos activités pour traverser la crise de la COVID-19. Puis, j’ai regardé la vidéo de ce policier qui s’est agenouillé sur le cou de l’homme noir pendant huit minutes et 46 secondes. Pouvez-vous imaginer les réactions si des membres de votre groupe ethnique étaient constamment assassinés en public? Pourtant, j’étais là, en réunion, et tout le monde s’attendait à ce que j’agisse comme si tout était normal.

Ce jour-là, j’ai déposé mon stylo et j’ai dit : « Je ne travaille plus parce que cette situation m’affecte mentalement. » Je me suis assis et j’ai commencé à mettre sur papier ce que je ressentais en tant que Noir et j’ai envoyé un article d’opinion au Globe and Mail. J’ai écrit : « Lorsque je regarde dans le miroir, je vois George Floyd. » C’est la vérité, parce que tout ce que les gens voient lorsqu’ils me regardent, c’est un Noir, peu importe à quel point j’ai réussi. J’ai parlé des expériences que je vis au quotidien, comme lorsque je faisais du jogging avec ma femme [qui est blanche] dans mon quartier huppé et qu’une personne l’a arrêtée pour lui demander si elle pouvait avoir recours aux services de son entraîneur personnel. J’ai écrit au sujet d’un réparateur qui est venu chez moi et m’a demandé d’aller chercher M. Hall. J’ai décrit la chute d’une femme blanche plus âgée et mon hésitation à l’aider, car les hommes noirs sont conditionnés à y penser deux fois avant de faire quoi que ce soit. Elle aurait pu être désorientée, puis les gens auraient vu un homme noir se tenir debout au-dessus de cette femme qui se débattait et auraient appelé la police.

Les gens ont été bouleversés. De nombreux collègues de Bay Street m’ont appelé par la suite. Un homme d’affaires canadien bien connu est venu me voir et m’a dit : « Je savais que les Noirs faisaient face à des difficultés, mais je n’avais aucune idée de l’ampleur de ces difficultés avant de lire cet article. »

On entend parler de mères noires qui ne vont pas se coucher avant que leur fils ne rentre à la maison. On entend les histoires de Noirs qui ont peur lorsque les policiers les arrêtent parce qu’ils craignent pour leur vie. Je ne compte plus les fois où, lorsque je quitte un hôtel, quelqu’un sort de sa voiture et me dit : « Voici ma clé, allez garer mon auto. » Ce genre de situation se produit tous les jours. Mes enfants doivent utiliser la porte d’entrée lorsqu’ils rendent visite à des amis parce que, s’ils utilisent la porte de côté, un voisin peut appeler la police. Chaque fois que mes fils sortent, je m’inquiète. Ce sont de grands garçons et ils savent que s’ils marchent le soir et qu’ils voient un Blanc venir vers eux, ils doivent traverser la rue pour que cette personne se sente à l’aise. Nous ne devrions pas vivre de telles situations en 2020.

J’ai commencé à recevoir des appels d’éminents gens d’affaires. Ils ne m’ont pas dit « J’ai une solution. » Ils m’ont demandé : « Que puis-je faire pour vous aider? » Nous avons donc formé un groupe appelé le Canadian Council of Business Leaders against Anti-Black Systemic Racism, que nous avons par la suite simplement nommé BlackNorth. Nous misons sur un esprit d’affaires pour résoudre un problème social, comme nous le faisons avec la COVID-19. Cette crise nous a amenés à cesser de nous faire concurrence et à commencer à partager nos meilleures pratiques. Adoptons la même approche pour nous attaquer au racisme envers les Noirs.

JG : Votre parcours professionnel est une source d’inspiration. Vous avez grandi en Jamaïque et vous êtes déménagé au Canada en 1985. Vous avez alors commencé à travailler dans une salle du courrier et avez gravi un à un les échelons du succès. Comment cela s’est-il passé?

WH : Les gens parlent du rêve canadien, et mon histoire est malheureusement difficile à reproduire de nos jours. Lorsque des gens comme mon père sont arrivés au Canada, ils s’imaginaient qu’en se contentant de garder la tête baissée et de travailler, tout irait bien. Cette conception des choses disparaît lentement. Je n’ai rencontré aucun Noir qui connaissait du succès lorsque je gravissais les échelons hiérarchiques – pas un seul. Mais les gens que j’ai rencontrés m’ont confié des postes de responsabilités et, grâce à eux, j’ai continué d’obtenir des occasions. C’est l’une des choses qui nous manquent aujourd’hui : des gens prêts à soutenir les Noirs et à les aider.

Dépasser le cadre des genres pour promouvoir la diversité au chapitre de la gouvernance

JG : En date du 13 septembre 2020, 301 entreprises avaient signé l’engagement de BlackNorth. Êtes-vous satisfait de ces progrès?

WH : On compte 1 500 entreprises inscrites à la Bourse de Toronto (TSX). Celles-ci ont accès aux fonds publics et sont censées représenter le bien public. Chacune de ces entreprises devrait signer cet engagement. On l’a vu dans le cas de la conversation sur la diversité des genres : l’an dernier, une femme siégeait au conseil d’administration de chaque entreprise faisant partie de l’indice composé S&P/TSX. Pourtant, lorsqu’il est question du racisme systémique envers les Noirs, nous n’obtenons pas la même réponse.

Investissements RPC et d’autres grands investisseurs peuvent encourager ces entreprises. Je crois que les investisseurs activistes commenceront à formuler des demandes, comme ils l’ont fait pour la diversité des genres. Qu’avait-on l’habitude de dire au sujet de la diversité des genres? « Nous n’arrivons tout simplement pas à trouver une femme qualifiée. » C’est offensant et insultant. On dit la même chose à propos des Noirs. L’un des hommes d’affaires noirs les plus prospères au Canada n’a jamais été invité à siéger à un conseil d’administration dans ce pays, et il est milliardaire. Si nous ne croyons pas que l’explication est systémique, nous nous cachons derrière notre privilège. Les Noirs représentent 3,5 % de la population, mais ils sont exclus du processus décisionnel dans ce pays.

« En travaillant ensemble pour une diversité et une inclusion véritables dans nos milieux de travail, nos secteurs et l’ensemble du monde des affaires, nous pouvons favoriser des changements importants pour notre société et mettre fin au racisme systémique envers les Noirs. » – Engagement de BlackNorth 

Changer les mentalités et les comportements

JG : Quelles stratégies les organisations peuvent-elles utiliser pour rendre l’inclusion réelle et pas seulement symbolique?

WH : Tout d’abord, reconnaissons que le racisme systémique existe. À BlackNorth, nous avons décidé de commencer par un élément que nous pouvons contrôler : nos propres organisations. Commencez au sommet de l’entreprise : des Noirs siègent-ils à votre conseil? Si la réponse est non, est-ce en raison d’un obstacle systémique? Ensuite, penchez-vous sur la haute direction. Si aucun travailleur noir n’est représenté à ce niveau, est-ce en raison d’un obstacle systémique? Posez ensuite la même question lorsque vous examinez le bassin de talents.

Je crois aussi que le service de la diversité et l’inclusion devrait plutôt s’appeler [le service de] l’égalité et l’inclusion, car son travail consiste à s’assurer que votre effectif est représentatif de la société. Et il faut faire la part des choses. Les mots diversité et minorité excluent beaucoup de gens. Dans certaines régions du Canada, les Blancs représentent une minorité. L’inclusion ne se limite plus à la race et au genre.

JG : Quelles mesures concrètes aimeriez-vous que les organisations comme Investissements RPC adoptent?

WH : Nous devrions avoir les conversations désagréables. J’ai reçu un courriel d’une jeune femme noire qui devait revenir d’un congé de maternité. Elle avait reçu une lettre indiquant que son poste avait changé – essentiellement, elle a été rétrogradée. La personne dont elle relève maintenant est un homme blanc qui n’a ni la même formation ni la même expérience qu’elle. Je lui ai répondu : « Vous devez informer l’entreprise que cette situation est inacceptable. » Lorsque vous voyez quelque chose qui ne va pas, vous devez en parler aux personnes concernées. Et vous devez écouter vos employés noirs avec empathie. C’est ce qu’ils demandent à leurs patrons, à leurs collègues : « Écoutez mon histoire. »

L’émancipation économique est également très importante pour la communauté noire. Lorsque j’ai mis Kingsdale sur pied, je n’arrivais pas obtenir un seul dollar d’aucune institution. Il y a d’excellentes entreprises détenues par des Noirs qui ont besoin de soutien pour obtenir des capitaux et pour croître.

La voix des jeunes

JG : À la mi-juillet, BlackNorth a organisé un sommet virtuel réunissant des dirigeants d’entreprise, et le fait d’avoir ces conversations difficiles a été l’un des thèmes abordés. Personnellement, je me rappelle avoir dit à mes collègues après le meurtre de George Floyd : « Comment allons-nous en parler à nos équipes? » J’ai deux enfants, et ma femme et moi en avons discuté avec eux. J’ai dit à ma fille de 13 ans, Élise, « Une telle chose ne devrait pas se produire », et elle m’a regardé et m’a dit : « Papa, une telle chose ne peut pas se produire. » Je me suis rendu compte que nous disions des choses différentes. Et qu’elle avait raison. Lorsque je lui ai dit que je discuterais avec vous aujourd’hui, elle voulait profiter de l’occasion pour vous poser une question.

Élise Graham : Je suis très heureuse d’avoir la chance de vous parler. Ma question est la suivante : que devrait faire ma génération pour aider à mettre fin au racisme systémique dans la société canadienne?

WH : Tout d’abord, sans toi et des milliers d’enfants comme toi, nous ne serions pas ici aujourd’hui. Littéralement. Je ne ferais pas ce que je fais si ce n’était de mes enfants qui me demandaient : « Que vas-tu faire? » Notre réponse a déçu les jeunes, alors ils se sont dit : « Nous allons risquer de contracter la COVID-19 et descendre dans les rues », et la majorité de ceux qui ont marché n’était pas noire. Ils disent : « Ce n’est pas le monde dans lequel je veux vivre, je ne vois pas mes amis noirs de cette façon et je ne veux pas les laisser derrière moi. »

Repensons aux années 1970, lorsque les jeunes manifestaient contre le racisme. Ils sont ensuite entrés au service de grandes entreprises et ne se sont pas rendu compte que les membres des communautés noire et autochtone n’avançaient pas avec eux. Vous atteignez un certain point dans la vie et, lorsque vous regardez autour de vous, vous voyez que tout le monde vous ressemble. Vous êtes devenu confortable. Les gens qui luttaient pour l’égalité dans les années 1960 et 1970 sont les mêmes personnes qui détiennent aujourd’hui les clés du pouvoir, et ceux que nous tentions d’aider à l’époque disent maintenant : « S’il vous plaît, donnez-nous un emploi, donnez-nous une occasion. Aidez-nous. »

Je suis reconnaissant envers les jeunes comme toi, Élise, parce que sans la conscience de vos parents, nous ne serions pas ici aujourd’hui. C’est pourquoi je sais que cette fois-ci, c’est différent.

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{:en} The need to address systemic anti-Black racism and increase diversity and inclusion in Canadian businesses and boardrooms has risen on the corporate agenda. John Graham, Senior Managing Director at CPP Investments, recently hosted a virtual discussion with Wes Hall, an entrepreneur, governance expert, philanthropist and founder of the BlackNorth Initiative. The organization works to eliminate systemic barriers to advancement for Black colleagues, ensuring Black communities across Canada are aware of employment opportunities and creating opportunities for under-represented groups. Hall is also the founder of Kingsdale Advisors, a leading shareholder services and advisory firm, and the founding chairman of the Canadian Council of Business Leaders against Anti-Black Systemic Racism. CPP Investments is one of more than 300 organizations that have signed BlackNorth’s pledge to work toward ending systemic racism. Our commitment includes hiring 5 per cent of our internship students in Canada from the Black community and providing anti-racism training. We invited Hall to share his perspective on how Corporate Canada and the investor community can better advance the cause of equality and inclusion. What follows are edited excerpts from that conversation. “Using a business mind to solve a social problem” John Graham: You launched BlackNorth this past June. What sparked its creation? Wes Hall: At the time of George Floyd’s murder, my team and I were busy managing our businesses through the COVID-19 crisis. But then I watched the video of that police officer kneeling on the Black man’s neck for eight minutes and 46 seconds. Can you imagine if you constantly saw members of your ethnic group getting murdered in public? Yet here I am in meetings and everybody expects me to act like it’s business as usual. I put my pen down that day and I said, “I’m not doing work because this is affecting me mentally.” I sat down and started writing down my feelings as a Black person and submitted that as an op-ed to the Globe and Mail. I said, “When I look into the mirror, I see George Floyd.” And I do, because all people see is a Black man; they don’t care how successful I am. I wrote about my daily experiences, like jogging in my upscale neighbourhood with my wife [who is white] and someone stopping her to ask if they could use her personal trainer. I wrote about a repairman coming to my house and asking me to get Mr. Hall. I wrote about seeing an older white woman fall and hesitating to help her—because Black men are conditioned to think twice before they take any action. She could be disoriented, and then people would see a Black man standing over this woman who was fighting him off and might call the police. People were shocked. Many Bay Street colleagues called me afterwards. One well-known Canadian businessman came over and he said, “Wes, I knew Black people had a hard time but until I read your article, I didn’t get it.” You hear stories of Black mothers who will not go to bed until their sons come home. You hear stories of Black people being afraid when police officers stop them because they think they may lose their lives. Time and time again, when I would leave a hotel, somebody stepping out of their car would say, “Here’s my key, go valet my car.” This happens every day. My kids have to use the front door when they visit friends because, if they use the side door, a neighbour might call the police. Every time my boys go out, I worry. They are big boys and they know that if they’re walking in the evening and see a white person coming towards them, they should cross the street to make that person feel comfortable. We should not be dealing with this in 2020. I started getting calls from top business people. They didn’t say, “I have a solution.” They asked me, “What can I do to help you?” So we formed a group called the Canadian Council of Business Leaders against Anti-Black Systemic Racism, which we later shortened to simply BlackNorth. We are using a business mind to solve a social problem, just like we’re doing with COVID-19. With that crisis, we stopped competing with each other and started to share best practices. So let’s take the same approach to anti-Black racism. JG: Your professional journey has been inspirational. You grew up in Jamaica, moved to Canada in 1985, started out in the mailroom and rose to success. What was that like? WH: You hear people talk about the Canadian Dream, and my story unfortunately is hard to replicate these days. When people like my dad came to Canada, their vision was to just put their heads down, work, and they would be OK. That vision is slowly disappearing. I never met a successful Black person on my way climbing the corporate ladder—not a single one. But the people I did meet put me in positions of responsibility and, as a result of those sponsors, I kept getting opportunities. That’s one of the things we lack today: people willing to sponsor Black people to help them along. Looking beyond gender in fostering governance diversity JG: As of September 13, 2020, 301 companies have signed the BlackNorth pledge. Are you happy with that progress? WH: There are 1,500 companies on the Toronto Stock Exchange (TSX). They are accessing public money and they are supposed to represent the public good. Every single one of those companies should sign this pledge. It’s like the gender diversity conversation: as of last year, every company on the TSX Composite Index had a woman on its board. Yet on the issue of anti-Black systemic racism, we are not getting the same response. CPP Investments and other major investors can encourage these companies. I believe activist investors will start to set demands, just like they did with gender diversity. What did people use to say about gender diversity? “We just can’t find a qualified woman.” That is offensive and insulting. They say the same thing about Black people. One of the most successful Black Canadian businessmen has never been asked to serve on a board in this country, and he is a billionaire. If we don’t think there is a systemic reason behind that, we are hiding behind our privilege. Black people represent 3.5 per cent of the population but they are excluded from the decision-making process in this country. By working together toward true diversity and inclusion within our workplaces, industries, and broader business community, we can cultivate meaningful change for our society and end anti-Black systemic racism.” – BlackNorth Pledge  Changing mindsets and behaviours JG: What strategies can organizations use to make inclusion real and not just tokenism? WH: First, let’s acknowledge that systemic racism exists. At BlackNorth, we decided to start with something we can control: our own organizations. Start at the top of the company: Do you have Black board members? If you don’t, is there a systemic impediment behind that? Then go to the C-suite level—if no Black workers are represented there, is there a systemic impediment behind that? Then ask the same question about the talent pipeline. I also think the department of diversity and inclusion should instead be called [the department of] equality and inclusion, because its job is to make sure that your workforce represents society. And you have to break it out. The words diversity and minority filter out a lot of people. In parts of Canada, white people are a minority. And inclusion is not just race and gender anymore. JG: What tangible steps would you like to see organizations like CPP Investments take? WH: We should have the uncomfortable conversations. I got an email from a young Black woman who was scheduled to return from maternity leave. She had received a letter that her position had changed—essentially, she got demoted. The person she would now report to is a white man who doesn’t have the same education or experience as she does. I said, “You have to let the company know this is unacceptable.” When you see something wrong, you have to call people out on it. And you have to listen to your Black employees with empathy. That’s what they’re asking of their bosses, their colleagues: “Just listen to my story.” Also, economic empowerment is very important for the Black community. When I started Kingsdale, I couldn’t get a dollar from any institution. There are great Black businesses that need support with capital and in getting to the next level of scale. The voice of youth JG: In mid-July, BlackNorth hosted a virtual summit of business leaders, and having those difficult conversations was one of the themes. Personally, I remember, after the George Floyd killing, saying to my colleagues, “How are we going to talk to our teams about this?” I have two children and my wife and I talked to them. I said to my 13-year-old daughter, Elise, “This shouldn’t happen,” and she looked at me and said, “Dad, this can’t happen.” And I realized we were saying different things. And she was right. So, when I mentioned that I was speaking with you today, she wanted to take the opportunity to ask a question. Elise Graham: I really appreciate being able to speak with you. My question is: What should my generation do to help end systemic racism in Canadian society? WH: First of all, without you and thousands of kids like you, we would not be here today. Literally. I would not be doing this if it wasn’t for my kids saying, “What are you going to do about it?” We had disappointed them with our response, so they said, “We are going to risk getting COVID-19 and march in the streets”—and the majority of those marching were not Black. They’re saying, “This is not the world I want to live in. I don’t view my Black friends this way and I don’t want to leave them behind.” Think back to the 1970s, when young people protested against racism. Then they joined corporations and didn’t realize that the Black and Indigenous communities were not moving up with them. You get to a certain point in life and look around you and everybody looks like you. You’ve become comfortable. Those people who were fighting for equality back in the 1960s and ’70s are the same people who have the keys to power now, and the people we were trying to help then are now saying, “Please give us a job, give us an opportunity. Help us.” I am thankful for the young people like you, Elise—because, without you being the consciences of your parents, we would not be here today. That’s why I know this time is different. {:}{:fr} La nécessité de s’attaquer au racisme systémique envers les Noirs et d’accroître la diversité et l’inclusion au sein des entreprises et des conseils d’administration au Canada fait désormais partie des priorités dans le monde des affaires. John Graham, directeur général principal d’Investissements RPC, a récemment eu une conversation virtuelle avec Wes Hall, entrepreneur, expert en gouvernance, philanthrope et fondateur de l’initiative BlackNorth. L’organisation s’efforce d’éliminer les obstacles systémiques à l’avancement des collègues noirs, en veillant à ce que les communautés noires, partout au Canada, sachent que des possibilités d’emploi s’offrent à elles et en créant des occasions pour les groupes sous-représentés. M. Hall est également le fondateur de Kingsdale Advisors, un chef de file des services et conseils aux actionnaires, et il est le président fondateur du Canadian Council of Business Leaders against Anti-Black Systemic Racism. Investissements RPC fait partie de plus de 300 organismes qui ont signé l’engagement de BlackNorth visant à mettre fin au racisme systémique. Nous nous sommes notamment engagés à embaucher 5 % de nos étudiants en stage au Canada dans la communauté noire et à offrir une formation contre le racisme. Nous avons invité M. Hall à nous donner son point de vue sur la façon dont les entreprises canadiennes et la communauté des investisseurs peuvent mieux faire avancer la cause de l’égalité et de l’inclusion. Le texte qui suit comprend des extraits modifiés de cette conversation. « Un esprit d’affaires comme solution à un problème social » John Graham : Vous avez lancé BlackNorth en juin dernier. Qu’est-ce qui a provoqué sa création? Wes Hall : Au moment du meurtre de George Floyd, mon équipe et moi nous employions à gérer nos activités pour traverser la crise de la COVID-19. Puis, j’ai regardé la vidéo de ce policier qui s’est agenouillé sur le cou de l’homme noir pendant huit minutes et 46 secondes. Pouvez-vous imaginer les réactions si des membres de votre groupe ethnique étaient constamment assassinés en public? Pourtant, j’étais là, en réunion, et tout le monde s’attendait à ce que j’agisse comme si tout était normal. Ce jour-là, j’ai déposé mon stylo et j’ai dit : « Je ne travaille plus parce que cette situation m’affecte mentalement. » Je me suis assis et j’ai commencé à mettre sur papier ce que je ressentais en tant que Noir et j’ai envoyé un article d’opinion au Globe and Mail. J’ai écrit : « Lorsque je regarde dans le miroir, je vois George Floyd. » C’est la vérité, parce que tout ce que les gens voient lorsqu’ils me regardent, c’est un Noir, peu importe à quel point j’ai réussi. J’ai parlé des expériences que je vis au quotidien, comme lorsque je faisais du jogging avec ma femme [qui est blanche] dans mon quartier huppé et qu’une personne l’a arrêtée pour lui demander si elle pouvait avoir recours aux services de son entraîneur personnel. J’ai écrit au sujet d’un réparateur qui est venu chez moi et m’a demandé d’aller chercher M. Hall. J’ai décrit la chute d’une femme blanche plus âgée et mon hésitation à l’aider, car les hommes noirs sont conditionnés à y penser deux fois avant de faire quoi que ce soit. Elle aurait pu être désorientée, puis les gens auraient vu un homme noir se tenir debout au-dessus de cette femme qui se débattait et auraient appelé la police. Les gens ont été bouleversés. De nombreux collègues de Bay Street m’ont appelé par la suite. Un homme d’affaires canadien bien connu est venu me voir et m’a dit : « Je savais que les Noirs faisaient face à des difficultés, mais je n’avais aucune idée de l’ampleur de ces difficultés avant de lire cet article. » On entend parler de mères noires qui ne vont pas se coucher avant que leur fils ne rentre à la maison. On entend les histoires de Noirs qui ont peur lorsque les policiers les arrêtent parce qu’ils craignent pour leur vie. Je ne compte plus les fois où, lorsque je quitte un hôtel, quelqu’un sort de sa voiture et me dit : « Voici ma clé, allez garer mon auto. » Ce genre de situation se produit tous les jours. Mes enfants doivent utiliser la porte d’entrée lorsqu’ils rendent visite à des amis parce que, s’ils utilisent la porte de côté, un voisin peut appeler la police. Chaque fois que mes fils sortent, je m’inquiète. Ce sont de grands garçons et ils savent que s’ils marchent le soir et qu’ils voient un Blanc venir vers eux, ils doivent traverser la rue pour que cette personne se sente à l’aise. Nous ne devrions pas vivre de telles situations en 2020. J’ai commencé à recevoir des appels d’éminents gens d’affaires. Ils ne m’ont pas dit « J’ai une solution. » Ils m’ont demandé : « Que puis-je faire pour vous aider? » Nous avons donc formé un groupe appelé le Canadian Council of Business Leaders against Anti-Black Systemic Racism, que nous avons par la suite simplement nommé BlackNorth. Nous misons sur un esprit d’affaires pour résoudre un problème social, comme nous le faisons avec la COVID-19. Cette crise nous a amenés à cesser de nous faire concurrence et à commencer à partager nos meilleures pratiques. Adoptons la même approche pour nous attaquer au racisme envers les Noirs. JG : Votre parcours professionnel est une source d’inspiration. Vous avez grandi en Jamaïque et vous êtes déménagé au Canada en 1985. Vous avez alors commencé à travailler dans une salle du courrier et avez gravi un à un les échelons du succès. Comment cela s’est-il passé? WH : Les gens parlent du rêve canadien, et mon histoire est malheureusement difficile à reproduire de nos jours. Lorsque des gens comme mon père sont arrivés au Canada, ils s’imaginaient qu’en se contentant de garder la tête baissée et de travailler, tout irait bien. Cette conception des choses disparaît lentement. Je n’ai rencontré aucun Noir qui connaissait du succès lorsque je gravissais les échelons hiérarchiques – pas un seul. Mais les gens que j’ai rencontrés m’ont confié des postes de responsabilités et, grâce à eux, j’ai continué d’obtenir des occasions. C’est l’une des choses qui nous manquent aujourd’hui : des gens prêts à soutenir les Noirs et à les aider. Dépasser le cadre des genres pour promouvoir la diversité au chapitre de la gouvernance JG : En date du 13 septembre 2020, 301 entreprises avaient signé l’engagement de BlackNorth. Êtes-vous satisfait de ces progrès? WH : On compte 1 500 entreprises inscrites à la Bourse de Toronto (TSX). Celles-ci ont accès aux fonds publics et sont censées représenter le bien public. Chacune de ces entreprises devrait signer cet engagement. On l’a vu dans le cas de la conversation sur la diversité des genres : l’an dernier, une femme siégeait au conseil d’administration de chaque entreprise faisant partie de l’indice composé S&P/TSX. Pourtant, lorsqu’il est question du racisme systémique envers les Noirs, nous n’obtenons pas la même réponse. Investissements RPC et d’autres grands investisseurs peuvent encourager ces entreprises. Je crois que les investisseurs activistes commenceront à formuler des demandes, comme ils l’ont fait pour la diversité des genres. Qu’avait-on l’habitude de dire au sujet de la diversité des genres? « Nous n’arrivons tout simplement pas à trouver une femme qualifiée. » C’est offensant et insultant. On dit la même chose à propos des Noirs. L’un des hommes d’affaires noirs les plus prospères au Canada n’a jamais été invité à siéger à un conseil d’administration dans ce pays, et il est milliardaire. Si nous ne croyons pas que l’explication est systémique, nous nous cachons derrière notre privilège. Les Noirs représentent 3,5 % de la population, mais ils sont exclus du processus décisionnel dans ce pays. « En travaillant ensemble pour une diversité et une inclusion véritables dans nos milieux de travail, nos secteurs et l’ensemble du monde des affaires, nous pouvons favoriser des changements importants pour notre société et mettre fin au racisme systémique envers les Noirs. » – Engagement de BlackNorth  Changer les mentalités et les comportements JG : Quelles stratégies les organisations peuvent-elles utiliser pour rendre l’inclusion réelle et pas seulement symbolique? WH : Tout d’abord, reconnaissons que le racisme systémique existe. À BlackNorth, nous avons décidé de commencer par un élément que nous pouvons contrôler : nos propres organisations. Commencez au sommet de l’entreprise : des Noirs siègent-ils à votre conseil? Si la réponse est non, est-ce en raison d’un obstacle systémique? Ensuite, penchez-vous sur la haute direction. Si aucun travailleur noir n’est représenté à ce niveau, est-ce en raison d’un obstacle systémique? Posez ensuite la même question lorsque vous examinez le bassin de talents. Je crois aussi que le service de la diversité et l’inclusion devrait plutôt s’appeler [le service de] l’égalité et l’inclusion, car son travail consiste à s’assurer que votre effectif est représentatif de la société. Et il faut faire la part des choses. Les mots diversité et minorité excluent beaucoup de gens. Dans certaines régions du Canada, les Blancs représentent une minorité. L’inclusion ne se limite plus à la race et au genre. JG : Quelles mesures concrètes aimeriez-vous que les organisations comme Investissements RPC adoptent? WH : Nous devrions avoir les conversations désagréables. J’ai reçu un courriel d’une jeune femme noire qui devait revenir d’un congé de maternité. Elle avait reçu une lettre indiquant que son poste avait changé – essentiellement, elle a été rétrogradée. La personne dont elle relève maintenant est un homme blanc qui n’a ni la même formation ni la même expérience qu’elle. Je lui ai répondu : « Vous devez informer l’entreprise que cette situation est inacceptable. » Lorsque vous voyez quelque chose qui ne va pas, vous devez en parler aux personnes concernées. Et vous devez écouter vos employés noirs avec empathie. C’est ce qu’ils demandent à leurs patrons, à leurs collègues : « Écoutez mon histoire. » L’émancipation économique est également très importante pour la communauté noire. Lorsque j’ai mis Kingsdale sur pied, je n’arrivais pas obtenir un seul dollar d’aucune institution. Il y a d’excellentes entreprises détenues par des Noirs qui ont besoin de soutien pour obtenir des capitaux et pour croître. La voix des jeunes JG : À la mi-juillet, BlackNorth a organisé un sommet virtuel réunissant des dirigeants d’entreprise, et le fait d’avoir ces conversations difficiles a été l’un des thèmes abordés. Personnellement, je me rappelle avoir dit à mes collègues après le meurtre de George Floyd : « Comment allons-nous en parler à nos équipes? » J’ai deux enfants, et ma femme et moi en avons discuté avec eux. J’ai dit à ma fille de 13 ans, Élise, « Une telle chose ne devrait pas se produire », et elle m’a regardé et m’a dit : « Papa, une telle chose ne peut pas se produire. » Je me suis rendu compte que nous disions des choses différentes. Et qu’elle avait raison. Lorsque je lui ai dit que je discuterais avec vous aujourd’hui, elle voulait profiter de l’occasion pour vous poser une question. Élise Graham : Je suis très heureuse d’avoir la chance de vous parler. Ma question est la suivante : que devrait faire ma génération pour aider à mettre fin au racisme systémique dans la société canadienne? WH : Tout d’abord, sans toi et des milliers d’enfants comme toi, nous ne serions pas ici aujourd’hui. Littéralement. Je ne ferais pas ce que je fais si ce n’était de mes enfants qui me demandaient : « Que vas-tu faire? » Notre réponse a déçu les jeunes, alors ils se sont dit : « Nous allons risquer de contracter la COVID-19 et descendre dans les rues », et la majorité de ceux qui ont marché n’était pas noire. Ils disent : « Ce n’est pas le monde dans lequel je veux vivre, je ne vois pas mes amis noirs de cette façon et je ne veux pas les laisser derrière moi. » Repensons aux années 1970, lorsque les jeunes manifestaient contre le racisme. Ils sont ensuite entrés au service de grandes entreprises et ne se sont pas rendu compte que les membres des communautés noire et autochtone n’avançaient pas avec eux. Vous atteignez un certain point dans la vie et, lorsque vous regardez autour de vous, vous voyez que tout le monde vous ressemble. Vous êtes devenu confortable. Les gens qui luttaient pour l’égalité dans les années 1960 et 1970 sont les mêmes personnes qui détiennent aujourd’hui les clés du pouvoir, et ceux que nous tentions d’aider à l’époque disent maintenant : « S’il vous plaît, donnez-nous un emploi, donnez-nous une occasion. Aidez-nous. » Je suis reconnaissant envers les jeunes comme toi, Élise, parce que sans la conscience de vos parents, nous ne serions pas ici aujourd’hui. C’est pourquoi je sais que cette fois-ci, c’est différent. {:}
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